Bonjour à toutes et à tous,
Bienvenue dans la 1ère édition de ma newsletter personnelle, et merci à celles et ceux qui viennent de nous rejoindre.
Je m’appelle Hugo Marquet, je suis un jeune entrepreneur, et j’ai une ambition : mettre du bois dans vos vies !
Chaque semaine, je vous emmène dans les sous-bois de mon aventure entrepreneuriale pour vous partager une histoire et une leçon que j’ai retenue (dans la réussite comme dans l’échec).
Mon but est aussi de vous faire (re)découvrir ce matériau naturel extraordinaire qu’est le bois, à travers mes différents projets, en commençant par ma marque de mobilier haut de gamme : Siage.
Sommaire
Avant de vous parler de La Table des Français, je souhaite vous raconter l’histoire d’un gamin passionné par le bois qui ne s’attendait pas du tout à gérer une entreprise à 20 ans et qui s’est lancé sans réfléchir à l’essentiel.
À l’origine de tout ça, des cabanes.
Mes débuts dans l’entrepreneuriat
L’évolution de mon modèle
La 2e leçon
Bonne lecture !
À l’origine de tout ça, des cabanes.
Quand j’étais petit, je construisais des cabanes en bois un peu partout dans la ferme de mon père. J’en faisais tellement que ma mère a fini par me dire : “Tu devrais faire architecte”.
Je pense que c’est là qu’a commencé mon histoire.
Avec cette idée en tête, j’ai entrepris des études en architecture et construction.
J’ai commencé par un DUT Génie Civil et Construction Durable en 2019, avant d’intégrer l’une des deux écoles d’ingénieur du bois en France : l’ESB (École Supérieure du Bois).
À cette époque, j’étais loin de me douter de ce qui allait se passer quelques mois plus tard.
Ma rentrée se déroule en septembre 2019, et devinez qui pointe son nez six mois plus tard ? Le Covid !
Après une première année qui avait commencé en beauté, je suis contraint de retourner chez mes parents pour le premier confinement.
Comme beaucoup de monde à cette période, je me mets au télétravail. Mais pour un manuel comme moi, ça devient vite ennuyeux.
Je passe du temps sur YouTube à regarder des vidéos : comment rénover des bus en mini-maison, comment construire des cabanes dans la forêt…
Peu à peu, l’envie de “faire” commence à ressurgir…
Et puis l’occasion se présente quand mon frère me demande un nouveau bureau. Nous avons l’espace, les outils et les matériaux à la ferme, il n’y avait plus qu’à s’y mettre.
Après quelques heures de travail, je redécouvre le plaisir d’accomplir quelque chose de mes mains et j’ai le déclic : je vais me mettre à fabriquer des meubles !
Mes débuts dans l’entrepreneuriat
À l’heure où je vous écris, cela fait officiellement quatre ans que j’ai démarré mon aventure, marquée par la signature de mon premier devis.
Un meuble TV et une table basse pour Frédéric (c’était mon père qui s’occupait de la peinture à cette époque).
Je savais qu’un jour je créerais mon entreprise, mais je n’avais pas prévu de commencer à entreprendre à 20 ans. Le Covid, pour ça, m’a été bénéfique.
Je dessine, je fabrique, je livre, je fais tout moi-même, et je prends du plaisir.
Suite à cette première commande, je décide de mettre ces deux références sur Leboncoin en précisant que ces meubles sont déjà vendus, mais que je peux en réaliser de nouveaux sur mesure.
Une nouvelle demande arrive en décembre, puis en janvier, en février…
En 2021, j’atteins une production de presque deux meubles par mois. La machine est lancée.
Jusqu’à la fin de mon école d’ingénieur en 2022, je jongle entre les cours, l’alternance, la vie étudiante et ma petite entreprise de fabrication de meubles sur mesure.
J’accompagne une vingtaine de clients et je fabrique une trentaine de meubles. Entre-temps, je décide de changer de nom, mon entreprise s’appellera désormais Siage.
L’évolution de mon modèle
Je réalise environ 13 000 € de chiffre d’affaires en deux ans sans compter mes heures. Je me rends compte un peu tard que je ne vends pas assez cher pour me rémunérer, mais tant pis, la passion est trop forte.
Après avoir obtenu le statut d’ingénieur, je décide de poursuivre mes études encore un an à Lyon pour me spécialiser dans l’innovation et l’entrepreneuriat.
Malheureusement, je ne peux plus fabriquer moi-même les meubles, alors je décide de déléguer cette partie à des artisans locaux. Je recrute deux équipes, un ébéniste et un métallier, en Vendée et en Maine-et-Loire.
Le passage à la sous-traitance m’oblige à revoir mon modèle et mes prix. Là, je dois compter les heures, et le changement se fait ressentir. Les demandes continuent d’affluer, mais les refus se multiplient.
Je signe malgré tout quelques clients à des prix raisonnables.
Ensuite, les projets sont livrés sans que je voie le client, l’artisan ou même le meuble, et je trouve cela révolutionnaire.
L’année à Lyon se passe merveilleusement bien, à quelques détails près. Je travaille énormément : le rythme école et alternance est très soutenu. Je continue de travailler sur Siage et, comme si ce n’était pas assez, je décide de lancer un podcast avec un ami.
J’en apprends énormément, et je sens de plus en plus qu’il y a quelque chose à faire avec Siage. Alors, je prends la plus grosse décision de ma vie.
En octobre 2023, je me lance avec Siage à plein temps avec une mission : créer du mobilier qui valorise l’artisanat et les forêts locales (j’étais fière lors de mon oral de chef d’œuvre)
J’ai un business plan, des objectifs clairs et chiffrés, et je suis prêt à en découdre.
Les premiers mois passent, et je réalise que rien ne se passe comme prévu.
Je devais signer deux meubles sur mesure par mois, or j’en ai zéro, pour une raison très simple : je n’ai aucune stratégie d’acquisition.
Pas étonnant, puisque j’ai passé la majorité de mon temps à essayer de terminer un business plan de 60 pages au lieu de me concentrer sur mon marché et mes clients.
Nous sommes fin 2023, j’ai un bac+6, je suis au chômage avec un projet bancal et je commence à me dire que j’ai fait la plus grosse erreur de ma vie…
La 2e leçon
Avec du recul, il est facile de dire que j’aurais dû me concentrer sur mes clients. Or, quand on est sur le point de se lancer, on veut se rassurer.
Le business plan m’a permis de me projeter, de faire des plans sur la comète pour me donner du courage. Un peu comme si je partais à la guerre (dans une certaine mesure).
Une chose est sûre, je n’ai pas de regrets. J’ai appris dans la douleur, mais j’ai fait le grand saut grâce à cette inconscience. Je dois dire aussi que j’aime foncer et voir ce qui arrive après, donc je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.
En revanche, je retiens une leçon : au début, on se fiche du business plan.
Évidemment, à un moment donné, il sera important de se projeter et d’anticiper, mais quand on se lance, le plus important, ce sont les clients.
Il faut les connaître par cœur (besoins, peurs, envies, etc.) et déterminer la meilleure manière de les capter (en fonction de ses moyens et de son marché).
Voilà la leçon que j’ai retenue.
Merci d’avoir lu cette première newsletter jusqu’au bout !
Jeudi prochain, je vous raconterai pourquoi je me suis pris (encore) un mur en pleine face, ce qui m’a contraint à pivoter ou arrêter complètement Siage.
Je vous souhaite une excellente journée.
Hugo
Merci Hugo pour ce rappel ☺️
Les clients, les clients, les clients !